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Arts graphiques

période

Découvrez une sélection d'estampes, dessins et photographies

Le cabinet d'arts graphiques du Musée national, outre environ 300 dessins, est riche de plus de 5000 estampes du XVIe au XXe siècle et 400 photographies patrimoniales. La collection d'estampes, d'une exceptionnelle richesse, a été progressivement constituée à partir de la première moitié du XXe siècle. Elle continue à s'accroître régulièrement.

Elle s'organise autour de deux thématiques principales, Henri IV et son temps, le château de Pau et les lieux henriciens.

Les photographies, dont les plus anciennes remontent à 1851, portent témoignage de l'évolution du monument et de ses collections, mais aussi de l'attention portée aux paysages pyrénéens.

Les objets

Estampes
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Jeanne d’Albret (1528-1572)

Après 1579

On connaît de nombreux portraits de ce personnage essentiel de l’histoire du XVIe siècle et son effigie a été abondamment diffusée par l’estampe. Cette belle gravure au burin est exécutée quelques années seulement après sa disparition par un graveur flamand, selon un modèle antérieur : la reine de Navarre y apparaît, le visage creusé et digne, drapée dans son habit et ses voiles de veuve – son époux Antoine de Bourbon est mort en 1562. Elle est assise à sa table de travail, dans une chambre à coucher dont on distingue les tentures du lit à l’arrière-plan. Fille unique de Marguerite d’Angoulême et d’Henri d’Albret, roi de Navarre, Jeanne d’Albret monte sur le trône de Navarre en 1555. À sa mort en 1572, c’est son fils Henri (futur Henri IV de France et de Navarre) qui lui succédera. La lettre en latin au bas du portrait fait référence à sa double qualité de reine et de mère  : Jeanne d’Albret, reine de Navarre, mère d’Henri de Bourbon à présent roi de Navarre.

 

 

 

 

Estampes
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Louis XIII (1601-1643)

1610

Fièrement campé sur son cheval richement caparaçonné, Louis XIII pose en véritable monarque, malgré son jeune âge, sur cette estampe due au talentueux graveur Jacques de Fornazeris. On est en 1610. Henri IV, son père, vient d’être assassiné et le jeune Louis XIII n’a que neuf ans à son accession au trône. Cette gravure, destinée à diffuser son image à travers l’Europe, montre l’enfant-roi tenant d’une main ferme les rênes de sa monture et de l’autre le sceptre fleurdelisé, symbole de son pouvoir. Dans l’angle supérieur droit, les armes de France et de Navarre sont réunies sous une même couronne et le L de Louis, entouré de branches de lauriers semble annoncer les victoires futures du petit roi. Ce message est explicité par la lettre de la gravure, dans le cartouche inférieur : De ce Roy l’on a p(e)u imiter le visage/Icy par le burin et ailleurs au pinceau/Mais luy mesme peindra les traicts de son courage/Et tout cet univers en sera le tableau.

Estampes
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Château d'Henry IV à Pau

1836

Au XIXe siècle, nombreux sont les artistes qui font le voyage aux Pyrénées, parfois pour le bénéfice des stations thermales, surtout pour le plaisir de croquer sur le vif paysages impressionnants, personnages ou monuments pittoresques. Parmi les motifs qui rencontrent un vrai succès, le château de Pau tient une place certaine. Son implantation qui le confronte à la chaîne pyrénéenne, la vue que l'on peut admirer depuis "la sublime terrasse", la nostalgie aussi qui s'attache au lieu de la naissance d'Henri IV sont autant de raisons pour faire de ce monument l'un des sujets de prédilection des dessinateurs, vite relayés par les graveurs. Grâce à la récente technique de la lithographie, les vues du château de Pau se multiplient et se diffusent à travers albums et recueils. Le cabinet d'arts graphiques du château de Pau conserve un grand nombre de ces planches gravées qui témoignent de l'engouement des dessinateurs pour le monument et par là même de son évolution architecturale au cours du XIXe siècle. L'ensemble de ces estampes peut être consulté sur le site Pireneas. Frédérick Dandiran, dessinateur et graveur, est bien connu pour ses lithographies pyrénéennes, qu'il publia en grande partie en collaboration avec un autre artiste, Frédérick Mialhe (1810-1881). Datée de 1836, cette estampe montre les façades Est et Nord du château de Pau, avant les transformations radicales du XIXe siècle. Dandiran était grand amateur de pittoresque ; le ravin du Hédas, ses maisons typiques, la silhouette quelque peu désordonnée du vieux château d'Henri IV n'en manquent pas.

Estampes
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Vue générale prise du pont du Gave

Publié chez Auguste Bassy à Pau Vers 1850

Au XIXe siècle, nombreux sont les artistes qui font le voyage aux Pyrénées, parfois pour le bénéfice des stations thermales, surtout pour le plaisir de croquer sur le vif paysages impressionnants,  personnages ou monuments pittoresques. Parmi les motifs qui rencontrent un vrai succès, le château de Pau tient une place particulière. Son implantation qui le confronte à la chaîne pyrénéenne ; la vue que l'on peut admirer depuis "la sublime terrasse" ; la nostalgie aussi pour le lieu de naissance d'Henri IV ; autant de raisons pour faire de ce monument un des sujets de prédilection des dessinateurs, vite relayés par les graveurs. Grâce à la récente technique de la lithographie, les vues du château de Pau se multiplient et se diffusent à travers albums et recueils. Le cabinet d'arts graphiques du château de Pau conserve un grand nombre de ces planches gravées qui témoignent aussi de l'évolution architecturale du monument au XIXe siècle. L'ensemble peut être consulté sur le site Pireneas. Aquarelliste, élève du peintre Siméon Fort, Victor Petit produisit de très nombreuses lithographies des Pyrénées, à Bagnères-de-Bigorre chez l'éditeur Dulon ou à Pau, chez Auguste Bassy. C'est cet éditeur qui publia cette lithographie qui montre le château de Pau depuis le côté Sud, de l'autre côté du pont qui relie les deux rives du Gave. Le monument, dont les travaux de la Monarchie de Juillet ont harmonisé et simplifié la silhouette, surplombe tel un géant débonnaire le large Gave que traverse toute une petite foule affairée en costumes typiques.  

Photographie ancienne
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Vue du château de Pau côté Est

Vers 1860

Ce tirage photographique montre une phase de travaux qui devait modifier radicalement l’aspect du château de Pau au XIXe siècle : la construction d’un portique néo-Renaissance et d’une tour (actuelle tour Napoléon III), dont on aperçoit la base des piliers et des murs, à la place du bâtiment bas de la Chancellerie. Le portique conçu par l’architecte Auguste Ancelet fut achevé en 1862 ; il ouvrit largement le château vers la ville haute. Louis Alphonse Davanne fut l’un des membres fondateurs de la Société française de photographie, un inventeur et chimiste, et un promoteur de cette nouvelle technique qu’il enseigna à la Sorbonne dès 1879. C’est en 1861 qu’il exposa des épreuves de ses voyages dans les Pyrénées où figuraient parmi les sites paysagers les plus pittoresques de la chaîne, le château de Pau.

Photographie ancienne
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Winter Scene at Pau

1852-1853

Editée en 1853 par Blanquard-Evrard dans l'album Etudes photographiques, cette vue de l'écossais John Stewart montre une maison paloise sous la neige. Arbres dénudés, maison semblant se lover frileusement dans son jardinet composent une "Scène hivernale" particulièrement poétique, à proximité immédiate du château et de son parc, si prisés par les hivernants anglo-saxons au XIXe siècle.

Car c'est la douceur réputée du climat palois qui avait incité ce photographe à s'installer tous les hvers à Pau à partir de 1850, son épouse étant de santé fragile. Il joua un rôle éminent au sein de l'importante colonie britannique qui y vivait alors. Il fut aussi un membre fondateur de la Société scientifique, artistique et photographique de Pau. C'est le photographe lui-même qui a porté sur l'épreuve appartenant aux collections du Musée national, son titre et ses initiales, ce qui a permis de lui en attribuer avec certitude la paternité.

Dessin
Henri IV signant la paix avec l'Eglise, dessin de Jacopo Chimenti da Empoli, vers 1610
"Henri IV signant la ratification de son abjuration" ou "Henri IV signant la paix avec l'Église"

Vers 1610

On connaît plusieurs versions dessinées de cette scène, toutes attribuées au florentin Jacopo Chimenti, dit Jacopo da Empoli. Il s'agit de dessins préparatoires à une grande peinture en grisaille exécutée par l'artiste et son atelier pour les solennelles funérailles in effigie d'Henri IV organisées le 15 septembre 1610 en la basilique San Lorenzo de Florence, sur l'ordre du grand-duc de Toscane. Pour cette cérémonie d'hommage au souverain français assassiné, Cosme II de Médicis commanda un grandiose apparat funéraire à une vingtaine de peintres présents dans la cité florentine, sous la direction de Giulio Parigi, architecte de sa cour. C'est ainsi que vingt-six grandes toiles furent peintes en grisaille entre mai et septembre 1610, pour être accrochées dans les bas-côtés de la basilique, où elles composèrent un cycle éphémère célébrant les principales actions du roi bourbon. Membre éminent de l'Accademia della Crusca, Giuliano Giraldi fut chargé de publier une description minutieuse de la cérémonie, dont les toiles furent fidèlement reproduites par le graveur Alovisio Rosaccio. Ce petit ouvrage, véritable biographie illustrée du roi de France, devait connaître une extraordinaire diffusion dans toute l'Europe et inspira Rubens pour le cycle décoratif commandé par Marie de Médicis pour son palais du Luxembourg.

C’est que dans cet ensemble iconographique, le rôle de la famille de Médicis était particulièrement exalté : celui de Marie de Médicis, épouse du roi de France et cousine du grand-duc, d’abord, mais aussi celui d’Alexandre, le cardinal de Florence, devenu en 1605 le pape Léon XI. C’est lui que l’on reconnaît à la gauche du souverain qui signe, debout, la ratification de l’acte d’absolution que lui a accordé le pape Clément VIII à la suite de son abjuration du protestantisme.

Depuis 1585, en effet, Henri IV était sous le coup de l'excommunication fulminée contre lui par le pape Sixte Quint. Lors de son abjuration (25 juillet 1593), puis de son sacre à Chartres (27 février 1594), les prélats français anticipèrent la levée de cette excommunication par le pape, en prétextant le risque de mort où se trouvait alors le roi de France. Mais l’initiative des évêques ne fut pas  immédiatement reconnue par le souverain pontife et ce n’est qu’après de longues négociations, que le pape Clément VIII prononça enfin la réconciliation du roi de France avec l’Église, le 17 septembre 1595, lors d’une cérémonie solennelle qui se déroula à Rome, sur la place Saint-Pierre. Henri IV ne vint pas à Rome où il fut représenté pendant la cérémonie par Arnaud d'Ossat et l'évêque d'Evreux, Jacques Davy du Perron. Le 19 septembre 1596, au palais des Tuileries, le roi confirmait par écrit son abjuration du protestantisme et son engagement à respecter les termes de l’absolution pontificale. Cette cérémonie se déroula en présence du légat du pape, le cardinal Alexandre de Médicis et constitua l’aboutissement de la réconciliation du roi avec Rome. Comme le cardinal de Florence devait l’écrire au souverain pontife deux jours plus tard : « Un proverbe français veut que la main du parjure tremble lorsqu’il écrit. Sa Majesté ne s’étant pas parjurée, c’est pour cela que sa main n’avait pas tremblé et qu’elle n’avait pas eu besoin de table. » En 2010, une grande exposition fut organisée à Florence, musée des Chapelles Médicis et Pau, musée national du château de Pau, autour de cette cérémonie funèbre du 15 septembre 1610. Sous le titre « Paris vaut bien une messe ! » 1610 : Hommage des Médicis à Henri IV, roi de France et de Navarre, l’exposition permit de présenter pour la première fois depuis 400 ans, les toiles en grisaille encore conservées. Catalogue publié par les éditions de la Réunion des musées nationaux et les éditions Sillabe (280 p.).

Dessin
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Henri IV et Gabrielle d’Estrées

« Au fond de ces jardins, au bord d’une onde claire, Sous un myrte amoureux, asile du mystère, D’Estrées à son amant prodiguait ses appâts ; Il languissait près d’elle, il brûlait dans ses bras. »

La Henriade, poème épique en dix chants publié en 1728 à Londres par Voltaire, exalte l’épisode du siège de Paris par Henri IV et les vertus d’un roi qui saura triompher des fanatismes. Dans le chant IX, c’est aussi le héros amoureux qui est dépeint, se délassant dans les bras de sa maîtresse Gabrielle d’Estrées, avant que Duplessis-Mornay ne le rappelle à ses devoirs guerriers. Cette épopée connut un vif succès et les meilleurs dessinateurs du temps  illustrèrent ses éditions successives, Gravelot, Moreau le Jeune… et Charles Eisen qui travailla aux éditions de 1751 et 1767 et dont les illustrations furent particulièrement appréciées de Voltaire : « je commence à croire, Monsieur, que La Henriade passera à la postérité en voyant les estampes dont vous l’embellissez. » Charles Eisen, formé au dessin et à l’art de la composition auprès de son père, apprit la gravure en 1741 en entrant dans l’atelier de Le Bas à Paris. Il se fit connaître comme vignettiste de talent et son illustration des Contes de La Fontaine en 1762 devait contribuer à sa renommée. Devenu l’un des protégés de Madame de Pompadour, il obtint les charges de professeur de dessin et de peintre et dessinateur du cabinet du roi, avant de connaître la disgrâce et l’exil à Bruxelles en 1777. Si on peut le rapprocher des estampes exécutées par Eisen pour les éditions de 1751 et 1767 de la Henriade, ce charmant dessin est un projet pour un tableau aujourd’hui perdu et qui ne nous est connu que par une gravure de Martin de Monchy. Le dessin appartint aux collections des frères Goncourt qui en appréciaient « la grâce d’un petit Boucher historique ».

 

Dessin
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Le Souper d’Henri IV après la bataille de Coutras

Vers 1775

"Je suis bien marri qu’en cette journée je ne pus faire différence des bons et naturels français d’avec les partisans et adhérents de la Ligue, mais pour le moins ceux qui sont restés en mes mains témoigneront la courtoisie qu’ils ont trouvée en moi et en mes serviteurs qui les ont pris…" Dans une lettre qu'il écrit le 23 octobre 1587 au maréchal de Matignon, Henri de Navarre, vainqueur de la bataille de Coutras (20 octobre 1587), témoigne de la douleur que lui causa la mort, parmi ses ennemis, de centaines de gentilhommes de l'armée catholique, ainsi que de la clémence avec laquelle il traita les vaincus. En juin 1584, la mort de François d’Alençon avait fait du réformé Henri de Navarre, l’héritier présomptif de la couronne de France. Tout ce que le royaume comptait de catholiques intransigeants s’unit alors au sein de la Ligue pour s’opposer à son accession au trône de la fille aînée de l’Eglise. Malgré les tentatives de négociations d’Henri III et de Catherine de Médicis (conférence de Saint-Brice décembre 1586-mars 1587), les opérations militaires se poursuivirent. En Poitou, les troupes royales étaient menées par l’un des favoris du roi, le duc Anne de Joyeuse. L’affrontement eut lieu à Coutras, le 20 octobre 1587. Avec près de 2000 morts, l’armée royale fut décimée. Joyeuse, son frère Claude de Saint-Sauveur et trois cents gentilshommes firent partie des victimes. Henri de Navarre dont c’était la première grande bataille se distingua au combat et fit preuve dans la victoire de modération envers les vaincus. C'est cette clémence du futur Henri IV qu'illustre Jean Démosthène Dugourc dans ce dessin qui montre le vainqueur attablé sans façons dans une auberge, se tournant avec bonté vers ses prisonniers reconnaissants qu'il libère sans demande de rançon. Dessinateur de grand talent, Dugourc se mit au service de Monsieur, futur Louis XVIII et travailla pour le Garde Meuble de la couronne, avant et après la Révolution et l'Empire. En ces débuts du règne de Louis XVI, la figure d'Henri IV, fondateur de la dynastie Bourbon est érigée en modèle pour le jeune roi.

Dessin
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Berceau de Henri IV à Pau

[1821]

Acquis en 2008, ce beau dessin représente un projet de décor pour la carapace de tortue, berceau légendaire de Henri IV conservé dans son château natal. C’est sous la Restauration que le berceau-carapace fut doté d’un ensemble décoratif de bois doré, soies et velours brodés, à l’initiative du concierge du château de Pau, Alexandre Bossu. Le 25 août 1822, lors de la traditionnelle procession de la Saint Louis dans les rues de la ville, le berceau fut présenté dans son nouvel appareil.

Il s’agit ici d’un fort intéressant projet-étape dans la conception du dispositif décoratif du berceau par Jacques-Louis de La Haymade de Saint-Ange dit aussi Saint-Ange Desmaisons, dessinateur attaché à l'Intendance du Garde-meuble, qui fut chargé d’imaginer ce décor très hautement symbolique. Le décor effectivement livré en 1822 présente des différences notables avec ce dessin, même si certains éléments sont demeurés quasi-inchangés tels le tapis frangé, orné de fleurs de lis et du chiffre de Henri IV ou le casque empanaché de plumes blanches.

Dessin
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Vue du château de Pau

1861

Le peintre paysager Henri-Joseph Harpignies fit un premier séjour à Pau très jeune en 1838. Il revint plus tardivement dans la capitale du Béarn, en 1861, pour le compte d’un éditeur. De ce second séjour, le musée national du château de Pau conserve pas moins de trois dessins, où l’artiste offre des points de vue différents du monument.

Dans cette acquisition récente, le château récemment rénové est représenté depuis le sud du Gave. Les arches du pont, les maisons groupées au pied du château, les arbres du parc, les lavandières au premier plan, offraient à l’artiste un point de vue pittoresque que l’on retrouve très fréquemment exploité dans les représentations gravées du monument à la même époque.