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Découvrez une sélection de sculptures

Les objets

Sculpture
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Henri IV en pied

Marbre, vers 1605

Cette majestueuse sculpture d'Henri IV a été commandée en 1605 au sculpteur Pierre de Franqueville (ou Francheville), élève du fameux Jean de Bologne. Originaire de Cambrai, Franqueville avait fait carrière à Florence et à Pise auprès des Médicis. C'est sans doute sous l'influence de la reine Marie de Médicis qu'Henri IV le fit venir à la cour de France en 1604. Et c'est la reine elle-même qui lui passa commande de cette effigie. Après avoir figuré au palais du Louvre, puis au Musée des monuments français créé sous la Révolution, la statue fut envoyée à Pau en 1819 par Louis XVIII, lointain descendant du premier des Bourbons. D'abord placée dans les jardins, elle fut installée dans la salle à manger aux cent couverts sous le Second Empire. Le roi, bien plus grand que nature, est représenté en armure, portant le manteau fleurdelysé et les ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit. La tête couronnée de lauriers, il tient à la main le bâton de commandement. À ses pieds gisent les dépouilles de ses ennemis, gantelets, épée brisée et même affut de canon à tête de chien... C'est bien un triomphateur altier qui est ici représenté.

Henri IV by Rmn-Grand Palais on Sketchfab

Sculpture
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Henri IV enfant

1828 - Version en bronze d'après la statue de plâtre présentée au Salon de 1822.

François-Joseph Bosio fut l'un des sculpteurs préférés du roi Louis XVIII. C'est sous son règne qu'il créa cette statue de Henri IV enfant dont le modèle en plâtre fut présenté au Salon de 1822. Un hommage subtil à la dynastie des Bourbons restaurée après la Révolution et l'Empire que ce portrait enfantin de son illustre fondateur. Cette effigie connut un succès considérable. Il s'agit de l'oeuvre sculptée la plus copiée de la Restauration : on en connait des versions en argent (Musée du Louvre), marbre (Château de Versailles et Musée des Beaux-Arts de Pau) ou bronze comme la sculpture présente dans les collections du château de Pau depuis le XIXe siècle. Des réductions de bronze furent également produites en grand nombre par la maison Barbedienne, permettant à cette oeuvre d'entrer dans les foyers aristocratiques ou bourgeois.

Le jeune Henri de Navarre, futur Henri IV, est représenté tête nue, adossé à un tronc d'arbre, la main gauche serrée sur son épée, la jambe droite légèrement fléchie. L'exceptionnelle qualité de la sculpture, la pose naturelle, la fraîcheur et le charme juvénile de cet Henri IV enfant firent son succès autant que les considérations dynastiques.

 

Henri IV enfant by Rmn-Grand Palais on Sketchfab

 

 

Sculpture
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Henri IV en pied

1629-1630

Cette monumentale sculpture en marbre de Carrare, commandée au sculpteur Barthélemy Tremblay, ne fut achevée qu’après sa mort par son gendre Germain Gissey. Henri IV y est représenté debout, en armure et costume à la française, la tête ceinte d’une couronne de lauriers, un bâton de commandement dans la main droite.

D'abord destinée au château royal de Château-Thierry auquel elle ne fut, semble-t-il, jamais livrée, elle aurait orné un temps la salle des Antiques du Louvre avant d’être offerte par Louis XV au duc d’Orléans en 1765. Après cette date, elle connut plusieurs destinations avant d'entrer dans les collections du Musée du Louvre dans les années 1890.

En 1971, cette sculpture fit l’objet d’un dépôt au Musée national du château de Pau. Initialement placée sous le portique néo-Renaissance du château, elle fut déplacée à l’intérieur du monument en juin 2008, pour des raisons de conservation. Elle accueille à présent le visiteur au premier palier de l'escalier d'honneur du château.

Sculpture
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Henri IV à cheval

1843

Henri IV était un cavalier hors pair qui sillonna son royaume à cheval, pour guerroyer à la tête de ses troupes, se déplacer, chasser ou se délasser. Aussi, les portraits équestres – dessinés, peints, sculptés, gravés – abondent-ils dès son règne. Après sa mort, cette figure de "roi à cheval" connaît un succès qui ne se démentira pas au fil des siècles. La plus fameuse de ces représentations est certainement la grande statue équestre qui domine la Seine à Paris sur le Pont-Neuf. L'actuelle statue a été inaugurée en 1818, le 25 août, jour de la Saint-Louis par le roi Louis XVIII. Revenu sur le trône de France après la Révolution et l'Empire, ce monarque, descendant direct d'Henri IV, voulut honorer la mémoire de son illustre ancêtre, en réparant une destruction révolutionnaire : une première statue équestre d'Henri IV avait été érigée sur le Pont-Neuf en 1614, à l'initiative de Marie de Médicis... elle fut entièrement détruite en 1792 – seuls les quatre captifs sculptés pour le piédestal furent épargnés et peuvent encore être admirés au Musée du Louvre. Le Musée national du château de Pau conserve plusieurs petits sculptures équestres représentant Henri IV : le roi sur un cheval cabré, piétinant un ennemi au sol (attribué à Barthélemy Prieur, début du XVIIe siècle) ; avançant gravement sur un cheval au pas (XVIIIe siècle) et de nombreuses œuvres inspirées de la statue équestre du Pont Neuf en réduction (XIXe siècle). La statuette de bronze réalisée par Alfred-Émilien de Nieuwerkerke date de 1843. Admis pour la première fois au Salon en 1842, le sculpteur y avait déjà présenté une petite sculpture équestre qui représentait "Guillaume le Taciturne" (Guillaume Ier d'Orange-Nassau, 1533-1584). Cette œuvre connut un immense succès : une version monumentale en fut érigée sur la place du palais royal de La Haye en 1845. Amant de la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, Nieuwerkerke devait faire une belle carrière sous le Second Empire, puisqu'après avoir été directeur général des musées de France, il fut surintendant des Beaux-Arts de 1863 à 1870. Il réalisa des bustes des plus fameux de ses contemporains, et d'abord du couple impérial : c'est ainsi que le Musée national conserve de lui un élégant buste en plâtre de l'impératrice Eugénie, épaules nues. Sa statuette équestre d'Henri IV est de belle facture. Le roi y apparaît martial, en armure, ceint de l'écharpe blanche, épée au côté et tenant le bâton de commandement de la main droite. L'attitude du cheval - tête baissée, jambe avant droite fièrement levée, queue semblant flotter – insuffle une réelle dynamique à ce petit bronze sculpté. Elle est présentée au public dans le parcours des collections permanentes, au deuxième étage du château.  

 

Henri IV à cheval by Rmn-Grand Palais on Sketchfab

Sculpture
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Henri IV et Sully en pied

France, 1830-1840

En novembre 2014, ont été restaurées deux importantes statues en carton-pierre, représentant Henri IV et son ministre et ami, Maximilien de Béthune, plus connu sous le nom de Sully. Ces grandes sculptures de presque deux mètres de haut ont été envoyées en 1842 pour orner le palais de Pau, alors en pleine rénovation, et placées au rez-de-chaussée, dans une petite salle à manger dite aussi des officiers de service. L'originalité de ces sculptures ne réside pas tant dans la représentation, somme toute assez traditionnelle, du « couple » formé par le roi et son ministre des finances, que dans le choix de la technique et du matériau utilisés pour les réaliser : il s'agit en effet de statues fabriquées par estampage en carton-pierre - un mélange à base de carbonate de calcium et de colle animale, renforcé par de la toile de coton elle-même imbibée de  colle -, le tout recouvert d'une patine imitant le bronze à la perfection. Le carton-pierre permettait ainsi de réaliser des ouvrages beaucoup moins onéreux que le bronze et plus légers que des épreuves en plâtre. Si son usage était très répandu dans la seconde moitié du XIXe siècle, en particulier sous le Second Empire pour les ornements et la décoration d’intérieur, il en existe peu d’exemples de ce format et de cette qualité. Ces deux statues en carton-pierre constituent donc un témoignage précieux pour l’histoire des collections et des techniques de création. Techniques de fabrication Les sculptures sont d’abord modelées dans de l’argile fraîche, puis les modèles réalisés sont moulés avec du plâtre, ce qui permet d’obtenir des moules à pièces (dits aussi à bon creux). Plusieurs élements, comme les bras et les jambes sont moulés à part pour des raisons techniques évidentes… On procède ensuite à la réalisation des épreuves en carton-pierre par estampage dans les moules à pièces : il s’agit d’appliquer au fond des moules plusieurs couches de carbonate de calcium mêlé à de la colle animale, puis de presser plusieurs épaisseurs de tissu lui-même encollé, ce qui permet de rigidifier l’ensemble. Après séchage et démoulage, les différents éléments sont assemblés et cloués autour d’une armature interne fabriquée en bois. Les traces laissées entre chaque pièce du moule sont ensuite arasées et masquées par une fine couche de préparation blanche, rendue presque invisible par la patine imitation bronze qui a été passée sur l’ensemble. Les épées sont en bois, tout comme les socles des statues. Problèmes de conservation Les deux œuvres ne présentaient pas de problèmes de conservation dramatiques. Toutefois, on a pu constater quelques altérations inesthétiques, et pouvant, sur le long terme, mettre les sculptures en danger. C’est ainsi qu'un empoussièrement et un encrassement importants étaient devenus impossibles à éliminer lors du dépoussiérage régulier réalisé en interne : la poussière s’était en effet accumulée dans tous les creux (plis des drapés et des ornements décoratifs, boucles des cheveux etc.) et avait formé des dépôts tenaces pouvant favoriser le développement de moisissures. Les deux oeuvres présentaient par ailleurs des fissures et fentes, localisées notamment le long des coutures et autour des zones d’assemblages, qui sont des points de fragilité. Les nombreux petits clous métalliques utilisés pour le montage des pièces étaient parfois oxydés, entraînant par endroits un éclatement de matière et créant de petits réseaux de fissurations. Les dommages les plus visibles (mais pas forcément les plus dangereux pour les œuvres) consistaient en de petits éclats de patine, par exemple sur la botte d’Henri IV ou de petites lacunes, tels les livres au pied de Sully. Enfin, le dos des sculptures qui n’avait pas été verni était privé d’une protection et contrastait fortement avec la face. Traitement de conservation-restauration Claire Bréda et Hélène Bluza, deux restauratrices spécialisées dans le domaine des sculptures, sont donc intervenues sur place pendant presque dix jours à la fin de l'année 2014 pour remédier à ces problèmes et rendre toute leur beauté à ces œuvres. Après avoir réalisé un dépoussiérage minutieux, avec pinceaux doux, chiffons micro-fibres et  kit de micro-aspiration, elles ont nettoyé les statues. Pour cela, elles ont dû combiner plusieurs méthodes selon les surfaces à traiter, utilisant tour à tour le pinceau pour déloger les amas de poussière incrustés dans les creux, des bâtonnets de coton légèrement imbibés d’un mélange adapté au matériau, des chiffons micro-fibres humidifiés de la même solution et des éponges gommantes très douces. Après la « toilette » des sculptures, elles ont consolidé les fissures et refixé les soulèvements, à la seringue ou au pinceau, puis comblé ou restitué les manques. Enfin, vernis et couleurs ont permis de retoucher ces lacunes, de raviver les zones de matitié et de protéger la surface patinée, notamment au revers. Un travail méticuleux qui a été mené sous l’œil du public ravi et a permis de remettre en place ces belles œuvres.