Aller au contenu principal
Ecu d'or de Jeanne d'Albret

Découvrez une sélection de monnaies et médailles

Monnaies, jetons, médailles et décorations composent un ensemble d'environ 500 œuvres conservées dans le médailler du Musée national du château de Pau.

Monnaies, jetons, médailles et décorations composent un ensemble d'environ 500 œuvres conservées dans le médailler du Musée national du château de Pau.

Ces petits monuments métalliques témoignent de la diffusion de l'image d'Henri IV (médailles et jetons), comme de l'activité monétaire de son règne ou du Béarn : un atelier monétaire frappa monnaie à Pau au XVIe siècle au pied du château et son activité se poursuit jusqu'à la Révolution. Quelques beaux exemplaires de médailles à la gloire d'Henri IV sont présentés dans le parcours de visite.

Les objets

Monnaie
chateau_pau_Tour_de_la_monnaie_HenriIV_Ecu_d_or
Ecu d'or de Pau

1564

Cette monnaie a été frappée à l'atelier monétaire installé à Pau, en contrebas du château, dans une tour dite du Moulin. L'atelier avait été équipé d'un système hydraulique sous le règne d'Henri d'Albret, père de Jeanne, permettant une production d'une belle régularité grâce à la frappe au balancier.

 

Sur le revers de la monnaie présenté ici, figure un écu portant les armoiries de la reine de Navarre, encadré de son initiale I (pour le J de Joana) et entouré de la devise G(RATIA) DEI SUM ID QUOD SUM (Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis).

Médaille
chateau_pau_medaille_aux_effigies_HenriIV_Marie_de_Medicis
Médaille aux effigies d'Henri IV et de Marie de Médicis

1601

Guillaume Dupré, médailleur officiel d’Henri IV réalisa plusieurs médailles aux effigies du roi et de Marie de Médicis. La disposition de celle-ci - deux bustes affrontés - est traditionnelle mais la qualité de la facture compense l’absence d’originalité de la composition : les profils du roi et de la reine sont incisifs, le premier apparaît impérieux, les traits creusés, l’œil perçant, la seconde d’une dignité royale, malgré ses joues pleines, son nez fort et ses lèvres minces. Cheveux, barbe et costumes sont finement ciselés : Henri IV est représenté en armure, la tête couronnée de lauriers ; la reine revêtue d’un somptueux habit à l’italienne à haute fraise, porte une coiffure élaborée retenue par un bijou.

Au revers, figure un écu de Navarre couronné, dont les armes - les fameuses chaînes brisées par le roi de Navarre lors la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 - symbolisent aussi ici le lien conjugal unissant les souverains.

Médaille
chateau_pau_couronnement_Marie_de_Medicis
Médaille du couronnement de Marie de Médicis

1610

Frappée pour le couronnement de la reine Marie de Médicis le 13 mai 1610, cette médaille d’argent à belle patine présente sur l’avers un portrait de la reine, en buste, tournée vers la droite, portant manteau fleurdelysé, grand col de dentelle, couronne fermée et collier de perles à double rang. Au revers, la couronne de France est surmontée d’une palme et de deux rameaux, laurier et olivier. Ce symbole évident est encore explicité par la sentence qui fait de la reine nouvellement couronnée la garante de la félicité du temps.

Médaille
Media Name: o_medaille_francois_iv_gonzague.jpg
Médaillon de Francesco IV Gonzaga, duc de Mantoue et de Montferrat

1612

De 1611 à 1613, le fameux sculpteur et médailleur du roi de France, Guillaume Dupré exerça ses talents en Italie, à la cour de Mantoue, où il se rendit sur la recommandation de Marie de Médicis, alors régente du royaume. Y régnait François IV de Gonzague, cinquième duc de Mantoue et troisième duc de Montferrat, fils d’Eléonore de Médicis, sœur de Marie et de Vincent de Gonzague.

En 1612, Guillaume Dupré réalisa cette médaille uniface d’un assez grand module, superbe fonte où le jeune duc apparaît en buste et de profil, tête nue, portant fraise et cuirasse. Le 22 décembre de la même année, François IV devait mourir de la variole contractée au chevet de son fils qu’il avait veillé jusqu’à la fin.

Cette médaille réalisée quelques mois à peine avant la disparation de François IV de Gonzague porte témoignage, tant du talent de Dupré que du règne prématurément interrompu d’un prince d’une grande culture, très sensible aux arts.

Signé et daté sous le bras : G. DVPRE.F.1612 Légende : FRAN. IIII. D. G. DUX. MANT // V. MONT. FER. III. AN. I. AET. XXVI. Acquis à Paris, lors de la vente Kohn du 16 novembre 2012 (n°33)

 

Médaille
chateau_pau_medaille_lesdiguieres
Médaille à l'effigie de François de Bonne, duc de Lesdiguières

1600

Légende : avers FRANCISCVS.A. BONA. DESDIGVERIVS. AN. AE. 58 ; revers IN/AETERNVM Signé et daté au revers.

Guillaume Dupré, sculpteur et médailleur du roi de France, pour lequel il réalisa des médailles fameuses, créa aussi durant toute sa carrière des médaillons de hauts personnages de l’entourage royal : le duc d’Epernon en 1607 ou Richelieu en 1623 pour ne citer qu’eux. C’est que cet artiste porta au plus haut point l’art de la médaille par la précision de ses portraits, l’équilibre de ses compositions et la qualité de réalisation technique de ces petits monuments métalliques.

Ici, c’est un portrait tout à la à la gloire d’un proche d’Henri IV qu’il réalisa : François de Bonne, duc de Lesdiguières, protestant de petite noblesse originaire du Dauphiné, qui dut sa fortune à son engagement militaire sans faille auprès du roi. En 1598, ce dernier devait le récompenser en le nommant lieutenant général de cette province puis, en 1609, maréchal de France. Ce n’est qu’après la mort d’Henri IV qu’il fut fait duc et pair (1611) puis connétable du jeune Louis XIII.

En cette année 1600, date de la médaille, Lesdiguières assura de fiers services au roi dans la guerre victorieuse qu’il mena au duc de Savoie. Au revers, la devise In aeternum, comme la représentation de ces deux mains sortant des nuages pour se serrer, symbolise certainement l’indéfectible fidélité de Lesdiguères à son souverain.