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Peintures

XIXe siècle
Peinture

Autoportrait

Si le peintre Eugène Devéria connut une carrière moins brillante que celle de son frère et maître Achille, il ne faut pas oublier ses débuts fulgurants : âgé de 22 ans à peine, il créa l'événement au Salon de 1827, avec La Naissance de Henri IV, tableau monumental, dont le succès fit de lui le chef de file, très éphémère, du mouvement romantique.

L'histoire du peintre est étroitement liée à Pau, ce qui explique la présence de ce bel autoportrait dans les collections du Musée national. Son oeuvre-phare, La Naissance de Henri IV le rattache à l'histoire et à la légende du roi bourbon et de son château natal. Et la vie d'Eugène Devéria fut en grande partie paloise, puisqu'après bien des vicissitudes professionnelles et personnelles, accablé de graves soucis de santé, il vint en 1841 s'installer dans la capitale du Béarn avec sa famille. Il devait y rester jusqu'à sa mort en 1865.

En Béarn, Eugène Devéria découvrit une active communauté protestante. Lui-même se convertit en 1843. A partir de cette date, son engagement religieux fut total, absolu et bouleversa sa vie et celle de son entourage, qu'il s'efforça de convertir. Le peintre s'impliqua tout aussi passionnément dans la vie protestante locale : assistance aux nombreux malades, prédication, enseignement dispensé aux enfants au sein de l'Ecole du Dimanche. Ursule Stupany, à qui le peintre fit don de cet autoportrait, était l'une de ses petites élèves. Née à Pau en 1844, d'une famille plus que modeste, elle fut, après la mort de son père en 1856, prise en charge par la communauté protestante paloise. Eugène Devéria avait une immense affection pour cette enfant qu'il finit par considérer comme sa propre fille, trouvant en elle une consolation de la mort prématurée de sa fille unique, Marie.

A Pau, Eugène Devéria gagnait sa vie en donnant des cours de dessin et en réalisant les portraits des membres de la bonne société, en particulier des hivernants, anglais ou hollandais, qui venaient y passer la mauvaise saison. Surtout connu pour ses grandes compositions historiques, le peintre pratiqua donc assidûment l'art du portrait. Il réalisa aussi plusieurs autoportraits à différents âges de sa vie, se représentant même dans quelques-unes de ses peintures historiques. Cet autoportrait a été peint un an à peine avant sa mort. Le peintre est figuré de trois-quarts, l'air sévère fixant le spectateur, en tout point semblable à la description que fit de lui sa première biographe, la baronne Gallot : "il y avait dans sa physionomie quelque chose d'antique et d'inspiré [...] Là nous voyons Eugène Devéria, les cheveux courts comme un puritain, le front chauve, la barbe tout-à-fait blanche et longue comme celle du Moïse traditionnel. Devéria avait les yeux noirs, le regard vif et profond ; sa taille était très élevée ; tout en lui annonçait une grande force physique, une grande énergie morale. Ses manières étaient d'une distinction parfaite, sa pose majestueuse [...]." De sa jeunesse bohème, le sévère protestant gardera jusque dans sa vieillesse un goût pour les excentricités vestimentaires dont témoigne son habit de velours rouge à boutons dorés.

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