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Peintures

XIXe siècle
Peinture

La Naissance de Henri IV

Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1553, naissait au château de Pau le futur Henri IV de France et de Navarre.
Cet événement historique devait connaître une résonance lointaine, en 1827, lors du Salon où Eugène Devéria présenta une grande peinture intitulée La Naissance de Henri IV. Le peintre n’a que 22 ans. Son tableau fait sensation. Il est même le clou de l’exposition. Le Salon de 1827, où sont aussi présentés le Supplice de Mazeppa de Louis Boulanger et la Mort de Sardanapale d’Eugène Delacroix, marque alors une véritable rupture artistique : on parlera longtemps « d’Ecole de 1827 » et c'est Eugène Devéria qui apparait alors en chef de file de cette école.


La présentation au Salon, un jalon essentiel dans une carrière artistique
Organisé sous l’égide de la direction des Musées royaux, le Salon présente - au sein même du musée du Louvre jusqu’en 1849 - la production des "artistes vivants" et constitue un événement artistique très couru. Sous la Restauration, comme plus tard sous la Monarchie de Juillet, il est aussi l’occasion pour le souverain d’affirmer son rôle de mécène et de protecteur des arts dans la lignée de ses illustres prédécesseurs. Les oeuvres qui ont connu le succès au Salon sont acquises par l’Etat pour le musée du Luxembourg. Par contre, malheur à celles qui ont déplu ou fait scandale !

Eugène Devéria a déjà présenté des tableaux au Salon de 1824. Sans grand succès. En 1825 et 1826, cette manifestation n'a pas eu lieu. C’est dire l’importance du Salon de 1827 pour un artiste comme lui qui n’a pas d’autre possibilité de montrer ses œuvres, de se faire connaître… et de recevoir des commandes. Lorsque le Salon est inauguré le 4 novembre 1827, jour de la fête du roi Charles X, Eugène Devéria travaille encore à sa Naissance de Henri IV dans l’atelier qu’il partage depuis deux ans avec son condisciple Louis Boulanger. Malgré un travail ardent, le jeune peintre, tenaillé par la nécessité qui l’oblige à réaliser des travaux alimentaires, n’arrive pas à terminer son œuvre à temps. Heureusement, l’accrochage du Salon est modifié chaque mois. En décembre 1827, lors de la réouverture, le tableau enfin achevé est présenté à un public choisi. Il a été installé à la place d’honneur, au salon carré. La Naissance de Henri IV, œuvre monumentale, fait l’effet d’un coup de tonnerre. "Pour cette fois ce fut le succès le plus étonnant que l’on puisse imaginer !" notera-t-il des années plus tard dans son Journal.

Les circonstances d’une création, entre politique et romantisme
A l’origine du tableau, on trouve une nouvelle écrite par le frère de Victor Hugo, Abel. Les frères Hugo sont alors de fervents monarchistes. En 1820, des événements dramatiques marquent la dynastie restaurée, avec l’assassinat du duc de Berry, neveu de Louis XVIII, puis la naissance, quelques mois plus tard de son fils posthume, "l'enfant du miracle", prénommé Henri. Abel Hugo publie alors en novembre 1820 la nouvelle La Naissance de Henri IV dans sa revue Le conservateur Littéraire. Eugène Devéria, qui avec son frère Achille et son condisciple Louis Boulanger, fréquente assidûment la famille Hugo, a connaissance du texte et s’en inspire à son tour pour trouver le thème de son grand tableau.
Le sujet consensuel, le traitement remarquable de la couleur, le trait juste, le pittoresque habile, la jeunesse même du peintre, tout concourt au succès éclatant du tableau en 1827. La reconnaissance officielle ne se fait pas trop attendre : en avril 1828, la peinture est achetée par le roi pour le musée du Luxembourg. Elle figure aujourd’hui encore au musée du Louvre. Le peintre en réalise lui-même la copie pour la ville de Pau. Eugène Devéria reçoit aussi plusieurs commandes officielles, mais il ne parviendra jamais à confirmer le succès de 1827.

Eugène Devéria a toujours affirmé avoir peint son œuvre phare d’un seul jet, sans études ni esquisses préalables. Cette vision romantique de l’artiste créant à même la toile vierge, sous le coup de l’inspiration, est battue en brèche par l’existence de multiples dessins préparatoires au crayon ou à l’aquarelle, et d'esquisses de petit format, comme celle qui appartient aux collections du musée national. Si le groupe central apparaît quasi-inchangé, avec la figure tout de noir vêtue du grand-père brandissant triomphalement son petit-fils, et de Jeanne d’Albret et ses dames d’atours, les personnages assistant à la scène ont beaucoup évolué d’une version à l’autre.

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