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Découvrez une sélection de mobilier

Les objets

Mobilier
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Le bargueño

Espagne, XVIIe siècle

Ce superbe bargueño a été acheté pour le château de Pau en 1839. Le vendeur l'avait lui-même acquis à Malte, une origine géographique qui enflammera les imaginations du XIXe siècle. Le meuble est alors décrit sous le nom de "coffre de Saint-Louis" ou "de Jérusalem" et une légende veut qu'il ait été donné à saint Louis par le Vieux de la Montagne, chef de la secte des Assassins au XIIIe siècle... De fait, il est typique de la production de la ville de Bargas, près de Tolède, grand centre de marqueterie aux XVIe-XVIIe siècles.

Doté de nombreux tiroirs dont plusieurs à secret, d'un abattant fermant à clef aux superbes ferrures et de deux poignées, ce coffre portatif servait tout à la fois à l'écriture et au transport de documents ou de petits objets. Le piètement d'origine a disparu et l'on a fabriqué pour le remplacer au XIXe siècle un support à colonnes torses. Le très beau décor du bargueño est constitué de plaques d'ivoire, d'incrustations de métal, de fines colonnes dorées et de petits boutons en forme de coquilles Saint-Jacques qui évoquent les coffres portatifs des pèlerins de Compostelle.

 

Mobilier
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Lit dit "de Jeanne d'Albret"

Lit de style Renaissance, dit de Jeanne d'Albret - Éléments XVIe-XIXe siècles

Ce lit monumental a été envoyé à Pau en 1842, au moment du complet remeublement du château. Il était d'emblée destiné à la chambre dite "de Jeanne d'Albret", reconstituée au sein des Appartements historiques du deuxième étage. Très vite la date de 1562 sculptée au centre d'une frise à palmettes, surmontée d'un cartouche portant une vache, a suscité l'identification de ce lit à celui de la reine de Navarre. De fait, il s'agit comme souvent pour le mobilier présent au château de Pau, d'un savant remontage de panneaux et bois sculptés anciens. Cette re-création du XIXe siècle ne manque ni de beauté ni d'intérêt. La forme du meuble est très fidèle à celle des lits de l'époque Renaissance : surélèvement par rapport au sol pour éviter le froid, dimensions réduites de la longueur (on dormait à demi-assis), présence de rideaux permettant de créer une véritable petite chambre à l'abri des regards comme des courants d'air, accès par l'arrière du lit, découpé avec une grande ogive... Les sculptures du guerrier endormi et de la chouette, symboles évidents du sommeil et de la nuit, sont de subtils remplois anciens. 

 

Mobilier
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© Château de Pau
Chaise du manoir de Beauchesne
Paris, vers 1835 Modèle attribué à Théodore Charpentier (1797-1867)

Etonnante petite chaise de style néogothique, dit encore "à la cathédrale" !Avec cinq autres semblables, elle est arrivée au château de Pau en 1842 pour meubler un cabinet de travail du premier étage, qualifié de cabinet de l'empereur depuis le Second Empire. Ces sièges provenaient du manoir d'un poète et érudit féru d'histoire, Alcide de Beauchesne, manoir qui se trouvait au bois de Boulogne et fut détruit en 1841.C'est surtout à partir de la Restauration et du retour des Bourbons sur le trône de France que le mobilier civil commença à emprunter ornements et décors au Moyen-Age. Cette chaise, bien que datant des premières années de la Monarchie de Juillet, présente bien des caractéristique de ce répertoire inspiré du décor des cathédrales : arcatures, ogives, quadrilobes...

Cette chaise a figuré en 2014 à l'exposition des musées de Rouen, Cathédrales 1789-1914. Un mythe moderne, dans la section des arts décoratifs.

Mobilier
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© Château de Pau
Billard

Espagne ? Deuxième quart du XIXe siècle

Un billard avait été envoyé au palais impérial de Pau en 1853, mais il n’est plus conservé dans les collections : sans doute considéré comme inutile dans un palais national, il fut vendu en 1888. Récemment, un don exceptionnel a permis de compenser cette perte : il s’agit d’un billard de très belle facture, peut-être d’origine espagnole, datant de la fin du règne de Charles X, voire du début de la Monarchie de Juillet.

Avec son décor de marqueterie à motifs épiques d’une grande finesse - tournoi chevaleresque, scènes inspirées de l’Antiquité - et ses pieds cornières ornés de bronzes d’une belle élégance, c’est un meuble particulièrement précieux qui est venu enrichir et compléter les collections du Musée national.

Ce beau meuble a été placé dans le salon de famille au premier étage Sud du château où les visiteurs peuvent aujourd'hui l'admirer.  

Mobilier
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Table à ouvrage

Chine, vers 1830-1840

D'après les archives de la conservation, c'est le 26 novembre 1856, qu'une "table à ouvrage en laque des Indes" est envoyée au palais impérial de Pau. Destinée d'emblée au salon de famille, elle vient compléter le décor de cette pièce à l'atmosphère plus intime qui succède aux deux grands salons d'apparat du premier étage. Sous la Monarchie de juillet, la tonalité du salon de famille est d'un jaune doux, de la couleur de la soie qui habille murs, fenêtres et sièges. Autre règne, autres goûts, en 1856, on passe au rouge, avec l'installation d'un somptueux velours de soie de Gênes cramoisi, tissage réalisé dans les années 1810-1811 par l'entreprise lyonnaise Grand Frères : ce velours ciselé à motifs d'arabesques alternant fleurs et cornes d'abondance n'avait pas été utilisé sous le Premier Empire... Il le sera sous le Second. Il s'agit là de l'un des ajouts de Napoléon III, ajouts assez peu nombreux mais significatifs, à un ensemble décoratif déjà largement en place à la fin du règne de Louis-Philippe.

On ne possède guère de renseignements sur cette précieuse table à ouvrage dont la légende locale s'est emparée pour la présenter comme un cadeau fait par la reine Victoria à l'impératrice Eugénie. Si aucun document ne permet actuellement d'étayer cette hypothèse, il est certain que la table à ouvrage est un objet d'une très belle qualité, tant par sa facture, son décor que par la quarantaine d'objets d'ivoire délicatement sculptés qui y sont rangés. En 2012, la restauration de cette oeuvre par une spécialiste des objets et mobiliers en laque, Anne Jacquin, a permis, sinon d'en percer tous les mystères, du moins de mieux en comprendre le mode de fabrication. Le décor de laque et d'or est caractéristique d'une production chinoise de l'époque Qing ((1644-1911). On parle pour ce type de meubles dont une grande partie était destinée à l'exportation, de "laque de Canton". Sa datation serait à placer dans les premières décennies du XIXe siècle.