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Vase-cage

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Vase-cage

Trois extraordinaires vases arrivèrent au palais impérial de Pau en 1854, sous le Second Empire. Il s’agit de vases-cages, exécutés à Arita, au Japon, grand centre de production de porcelaine, dans les toutes premières années du XVIIe siècle.

L’origine de ces trois objets est connue : à la Révolution, ils furent confisqués au château de Chantilly. Ils appartenaient en effet aux collections qui y furent rassemblées par Louis-Henri de Bourbon-Condé (1692-1740). Ce prince, qui fonda la manufacture de porcelaines de Chantilly, fut un collectionneur avisé de porcelaines et à sa mort possédait plusieurs de ces vases-cages.

Les trois vases envoyés à Pau sont presque identiques : le corps du vase est constitué d’un vase cornet à fond blanc, orné de motifs bleus : des pivoines sur l’extérieur, des dragons à l’intérieur du col du vase. Cet élégant décor bleu et blanc est interrompu par quatre cartouches en forme de lancettes ornés de motifs géométriques dorés. Mais le plus surprenant est la cage de laiton et papier mâché dorés qui ceint la panse du vase. À l’intérieur, sont enfermés des oiseaux et rochers de porcelaine qui se détachent sur un fond doré agrémenté de feuilles de pins. Dotés à l’origine d’anses en forme de tête d’éléphant, ces vases les avaient déjà perdues lors de leur arrivée à Pau.

Ces trois vases-cages détonnent dans le décor du château de Pau où la majeure partie des objets d’art envoyés par le Garde Meuble de la Couronne fut choisie en constante référence à Henri IV et à la Renaissance. De fait, ils témoignent du goût retrouvé sous le Second Empire pour les « chinoiseries » si prisées au XVIIIe siècle et passées de mode depuis la Révolution : l’impératrice Eugénie devait ainsi installer un musée chinois et un salon des laques à Fontainebleau. À Pau, placés dans le grand salon de réception et dans la chambre de l’empereur, puis dans celle de l’impératrice, les trois vases-cages japonais apportèrent ainsi une mise au goût du jour à un décor datant essentiellement de la Monarchie de Juillet. Ils donnent encore aujourd’hui une touche d’exotisme inattendue au vieux château des rois de Navarre.

Pau, musée national et domaine du château, inv. P. 83C

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