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Table

Table dite des cent couverts

Si la grande table dite des cent couverts est sans conteste l’un des objets vedettes du château de Pau, elle reste assez mal connue, des pans entiers de son histoire étant encore dans l’ombre. On ignore ainsi qui la conçut et quel artisan, menuisier ou ébéniste, la fabriqua. Il s’agit pourtant d’une commande spécialement passée pour le remeublement de l’ancienne salle des gardes transformée en  grande salle à manger d’apparat sous la Monarchie de Juillet.

C’est le 25 juin 1842 que cette table est inscrite par la Conservation du Mobilier de la couronne sur la liste de l’important ensemble de meubles et objets destinés à être envoyés à Pau pour le décor du palais alors en pleine transformation. La table des cent couverts, qui ne porte pas encore en 1842 ce nom figé par l’usage, est alors estimée à 659,80 francs. Elle est constituée de larges panneaux de sapin ceinturés de chêne, soigneusement cirés et de quelques indispensables pièces de fer, clous ou charnières. Les panneaux s’emboîtent les uns dans les autres, formant un vaste plateau qui repose sur douze tréteaux de 70 centimètres de hauteur, supportant eux-mêmes des sommiers, - longues barres de bois de 2,30 mètres – lui assurant une impeccable assise. Le tout est entièrement démontable car cette table gigantesque, inspirée de celles qui étaient dressées pour les banquets au Moyen Âge et à la Renaissance, est conçue avec une admirable ingéniosité : les tréteaux se replient, pour prendre moins de place une fois rangés et les panneaux, simples à ôter, sont pourvus d’une marque en forme d’étoile, estampée dans le bois, qui permet de savoir dans quel sens les positionner lors du remontage. Dès 1848, une seconde table devait être livrée pour la petite salle à manger adjacente, dite aussi salle à manger des officiers de service. Elle est en tous points identique à la table des cent couverts… à l’exception de ses dimensions plus réduites.

La dénomination de table viendrait des banquets « de cent couverts » qu’y donna à la fin du mois d’août 1843 le duc de Montpensier, dernier fils de Louis-Philippe, venu assister à l’inauguration de la statue d’Henri IV sur la place royale de Pau. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que cette dénomination passa aussi à la grande salle à manger qui abrite depuis le XIXe siècle ce meuble hors normes.