Du cellier à la salle à manger Cette salle était certainement l’ancien cellier du château. Voûtée d’ogives au XVIe siècle, éclairée seulement par une petite fenêtre, on n’y accédait que de la cour d’honneur, par une porte en arc brisé sans décoration. Les travaux de la Monarchie de Juillet ont transformé cette pièce pour en faire une petite salle à manger, dite des officiers de service. Le percement d’une porte vers la grande salle à manger entraîna alors la destruction d’une cheminée ; l’arcade reliant côté ouest le cellier à la fournière voûtée fut diminuée et ornée d’un décor sculpté, de même que la nouvelle porte ; deux portes-fenêtres furent ouvertes pour relier la salle à la terrasse du rez-de-chaussée, au-delà du passage des lisses. |
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Comme la grande salle à manger, cette pièce fut dotée d’une table sur tréteaux. De dimensions plus réduites, elle fut envoyée à Pau en 1848, six ans après la grande table aux cent couverts. Les précieuses chaises en acajou qui complètent le mobilier furent prélevées pour le meublement du château de Pau dans les richesses du Garde-meuble de la couronne. Elles avaient été commandées par Napoléon Ier pour le Conseil d’État et portent l’estampille du célèbre ébéniste Jacob-Desmalter. |
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Le Vase de Bordeaux
Autre bel élément du décor : un grand vase en porcelaine dure d’une hauteur de 1,40 m. Ce vase de première grandeur fut réalisé à la Manufacture de Sèvres entre 1886 (date de fabrication) et 1889 (date du décor). |
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Le séjour du président de la république Le président Sadi Carnot qui devait périr tragiquement en 1894, passa deux jours à Pau lors d’un voyage qui, en mai 1891, le mena de la Haute-Vienne aux Landes. Dans la capitale béarnaise où il arriva le 21 mai, il fut logé au château, alors palais national. Il dormit dans la chambre dite de Jeanne d’Albret, alors que le général Brugère qui l’accompagnait reçut celle dite d’Henri IV où, dit-on, on lui installa le lit d’Abd-el-Kader. A Pau, le président reçut les représentants des corps constitués ainsi qu’une délégation de la reine d’Espagne, il visita les établissements de charité, remit plusieurs médailles et on lui fit les honneurs d’une exposition horticole. Au château, le soir venu, il offrit un banquet de 72 couverts, tandis que la cour d’honneur était parée de projections lumineuses très admirées. Le lendemain matin, avant son départ pour Bayonne, il visita au château l’exposition rétrospective sous la conduite les membres du comité d’organisation. Cette exposition rétrospective se tint du 14 avril au 18 mai 1891. Elle avait pour vocation de présenter les richesses d’art décoratif présentes non seulement dans les collections du palais national mais aussi dans les grandes familles béarnaises. Plus de deux mille cinq cents objets étaient présentés dans les différents étages du château. Le président du comité d’organisation, le baron Séguier, put s’enorgueillir du succès de cette manifestation : 18 000 visiteurs se pressèrent pour la découvrir. Les recettes furent remises à des œuvres de charité. Une partie de l’exposition dut être démontée pour l’accueil du président Carnot qui put toutefois en admirer les salles du premier étage. |
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Henri IV en carton-pierre De part et d’autre de la porte ouvrant sur la grande salle à manger furent placées deux statues d’Henri IV et de son principal ministre, Sully. Ces grandes sculptures de presque deux mètres de haut ont été envoyées en 1842 pour orner le palais de Pau, alors en pleine rénovation. Leur originalité ne réside pas tant dans la représentation somme toute assez traditionnelle, du « couple » formé par le roi et son ministre des finances, que dans le choix de la technique et du matériau utilisés pour les réaliser.
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