Portrait de Gabrielle d'Estrées - Acquisition Château de Pau - 2022
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Un portrait de Gabrielle d’Estrées, maîtresse d’Henri IV, entre au château de Pau

La dernière acquisition du musée national

 

Le 28 mars 2022

Nouvelle acquisition au Château de Pau : un portrait de Gabrielle d'Estrées, maîtresse d’Henri IV, a été pré-empté lors de la vente Artcurial du 23 mars 2022 et réjoindra les collections du musée national.

L'entrée de Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV, au château de Pau

Le château de Pau honore la mémoire du Vert Galant, mais il y manquait un vrai portrait, peint, de bonne venue de la blonde Gabrielle d’Estrées, qui lui fit perdre jusqu’à la raison. Au sommet de sa gloire, la favorite allait être royalement portraiturée : à Fontainebleau, en Diane, sous le pinceau d’Ambroise Dubois, de profil sur une médaille de 1597 gravée par Guillaume Dupré, ou encore dans de célèbres Dames au bain, comme celles du Musée du Louvre, où l’une de ses sœurs, la maréchale de Villars ou la maréchale de Balagny, lui pince délicatement le tétin droit.

Un portrait de l'école de Fontainebleau

C’est de la composition exécutée entre 1592 et 1595 pour l’appartement dont disposait la royale maîtresse au château de Fontainebleau que s’inspire sans doute le petit tableau préempté en vente publique mercredi 23 mars dernier à Paris. Des traits analogues sont à observer dans divers portraits dessinés ou gravés, qui permettent notamment de vérifier l’authenticité originelle de l’inscription placée en haut du tableau. Quant aux célèbres Dames au Bain, les versions conservées à Fontainebleau et Chantilly, avec collier, évoquent aussi, quoique plus lointainement, le portrait acquis pour le château de Pau.

Une rare représentation de Gabrielle d'Estrées

Ce petit panneau de chêne est donc l’une des rares représentations anciennes de la maîtresse du Béarnais. Très fine et très minutieuse, l’exécution se signale par un modelé délicat, des effets de transparence dans le vêtement, mais aussi dans la peinture, mis en valeur par les rehauts de blanc, tandis que les carnations pâles contrastent avec le fond noir. L’artiste anonyme, fidèle à la tradition du portrait français, mais sensible à l’influences de la seconde école de Fontainebleau, a su dégage une figure élégante. Celle-ci est restée pratiquement intacte depuis l’époque où fut peint le tableau, sans doute peu après le trépas de Gabrielle, le samedi saint 10 avril 1599, d’une éclampsie puerpérale, à l’âge de vingt-cinq ans. Les funérailles furent dignes d’une reine ; Henri, qui prit le deuil en noir, écrivit son immense chagrin : “ la racine de mon amour est morte ”.

 

Paul Mironneau, directeur et conservateur

 

Portrait de Gabrielle d'Estrées - Acquisition Château de Pau

France, vers 1599-1600
Portrait de Gabrielle d’Estrées
Huile sur panneau de chêne
H. 36 ; L. 27,5 cm
Inscription : en haut : GABRIELE // DESTREES / DU DE // BEAUFOR / MAI DU R. // H . IV MORTE / EN 1599.
Étiquette au dos portant la même inscription
Préempté en vente publique, Paris, Artcurial, 23 mars 2022, n° 98

Le jeu de paume
Samedi 4 mai 2024 - 1h
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