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Du château au palais

Un musée national

Du château au palais Fenêtre et lucarne de la façade ouest (cour d'honneur) : détail des décors Renaissance et XIXe siècle Les transformations du vieux château La forteresse imprenable voulue par Gaston Fébus fut maintes fois remaniée jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le choix de Pau comme capitale du Béarn et l'accession des Foix-Béarn au trône de Navarre au XVe siècle, puis le repli de la cour de Navarre à Pau en 1512, sont autant d''événements qui transforment le vieux château médiéval. Henri d''Albret et son épouse, Marguerite d''Angoulême, sœur du roi de France, François 1er, y font souffler le vent de la Renaissance au début du XVIe siècle. Les transformations sont alors multiples : cuisines, escalier - un escalier droit, rampe sur rampe, orné d''une frise de H et M reliés par des liens d'amour -, cour d'honneur décorée de médaillons sculptés, balcon de l'aile sud permettant de jouir de la vue sur les Pyrénées... Jardins du château de Pau Un palais délaissé Ce palais royal, ainsi remis au goût du jour, sera agrémenté par la suite d'extraordinaires jardins. C'est là que naquit le 13 décembre 1553 le futur Henri IV. La destinée de ce roi ne lui permit pas de rester longuement dans son palais de Pau qui connut peu de transformations sous son règne : à signaler, la construction de la porte Nord des jardins, connue aujourd'hui sous le nom de porte Corisande, par Catherine de Bourbon, régente du Béarn au nom de son frère. Aucun souverain français ne résidera plus à Pau jusqu''au XIXe siècle. Le château, confié à la garde de gouverneurs - les Gramont, à partir du XVIIe siècle - est entretenu, mais en grande partie vidé de son mobilier d'apparat et son domaine est largement amputé au profit de la ville qui s''étend. Vue du château de Pau depuis le parc (façade ouest) La restauration du château Préservé de la démolition sous la Révolution française, par révérence pour le souvenir d'Henri IV, le château de Pau est cependant en piteux état, lorsqu'arrive sur le trône de France Louis-Philippe (1830-1848). Soucieux de se rattacher à son glorieux ancêtre Bourbon, le roi des français décide d'entreprendre la complète restauration du palais. Tous les corps de métiers s'activent pendant dix ans à redonner son lustre au vieux château. Le décor intérieur est entièrement recréé, dans l'esprit de la Renaissance mais aussi dans un souci du confort et de l'étiquette d'une cour royale du XIXe siècle. Le bâtiment est lui-aussi transformé : côté ouest, adjonction d'une tour factice (la tour Louis-Philippe), côté est, transformation de l'avant-corps de garde en chapelle et destruction de l'ancien couloir fortifié. Louis-Philippe ne vint cependant jamais à Pau et les travaux extérieurs étaient inachevés en 1848, lors de son exil en Angleterre. Vue de l'aile est du château de Pau: le portique imitation Renaissance (édifié sous Napoléon III) Sous le Second Empire Il revint à Napoléon III de les poursuivre. Toutes les façades du bâtiment furent reprises, les sculptures Renaissance des lucarnes, portes et fenêtres, restaurées ou même "complétées", et surtout, l'entrée principale, placée à l'est, fut complètement transformée : le bâtiment bas de la Chancellerie, élément vétuste, qui fermait l'accès vers la ville, fut démoli et remplacé par un portique créé par l'architecte Ancelet, ainsi qu'une tour de quatre étages, actuelle tour Napoléon III. Ce portique, d'un modèle architectural et stylistique proche des grandes réalisations de la Renaissance offrait ainsi l'accroche fastueuse qui manquait entre le château et la ville.